Quand les salariés sont unis, les grèves sont rares… et plus puissantes.
- Ingrid Franssen
- 24 avr.
- 2 min de lecture
Et si, avant de faire grève, on travaillait la solidarité ?

Quand une grève éclate, c'est souvent le signe qu'une situation a pourri depuis longtemps. Mais si on remonte le fil, on se rend compte qu'avant l'injustice, avant la tension, avant la rupture... il y avait souvent un manque : celui de solidarité.
Dans beaucoup d'entreprises, les salariés cohabitent plus qu'ils ne collaborent. Chacun fait son job, rentre chez soi, garde ses problèmes pour lui. On tolère, on encaisse, on se débrouille, on manipule, on ruse. Mais le lien humain, lui, se distend.
Et quand il n'y a plus de lien, il n'y a plus de confiance. Quand il n'y a plus de confiance, il n'y a plus de dialogue. Et quand il n'y a plus de dialogue... il ne reste que le conflit.
Faire grève devient alors le seul moyen de se faire entendre. Le seul levier pour rétablir un équilibre devenu impossible à négocier.
Imaginez une entreprise où la solidarité entre salariés est forte. Où on se parle vraiment. Où on se soutient. Où on ne laisse pas quelqu'un s'effondrer en silence.
Dans ces conditions, l'ambiance change. Elle s'allège. Elle devient plus humaine. Et une bonne ambiance, ce n'est pas juste des pots de départ sympas, des teambuilding ou des afterworks. C'est un terreau fertile pour des échanges réels, des idées partagées, des tensions désamorcées.
Et quand l'ambiance est saine, les discussions sont moins stériles. On n'attend pas que la cocotte-minute explose. On parle avant.
Moins de non-dits. Moins de frustration accumulée. Donc... moins de grèves.
Alors non, la solidarité ne résout pas tout. Mais elle prévient beaucoup. Elle permet de construire un espace où la parole circule, où les émotions sont légitimes, où les conflits ne deviennent pas systémiques.
Et pour nourrir cette solidarité, il y a un ingrédient fondamental : la communication.
Pas la communication corporate en mode affiche dans la cafétéria. La vraie. Celle qui passe par l'écoute active, la reconnaissance, la clarté, le respect. Celle qui valorise les différences et qui laisse la place à l'humain.
C'est par là que commence le changement. Par des petites choses, tous les jours. Par des échanges authentiques. Des feedbacks sincères. Une culture de l'attention à l'autre.
En créant plus de solidarité, on fabrique du collectif. Depuis tout en haut, jusque tout en bas. Et en renforçant le collectif, on rend les luttes plus intelligentes, plus justes, et souvent... moins nécessaires.
C’est du gagnant-gagnant :
Si les employés sont plus unis, leurs revendications auront encore plus d’impact si grève il y a.
Et s’ils sont solidaires, c’est aussi que la direction encourage ce climat sain, qu’elle valorise l’écoute et la confiance.
Et quand la direction crée un environnement où le lien humain prime, où les tensions peuvent être dites sans peur, alors la grève devient progressivement... inutile.
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