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Comment la manipulation s’est grillée toute seule ou l'avenir de la communication.

  • Photo du rédacteur: Ingrid Franssen
    Ingrid Franssen
  • 7 déc.
  • 3 min de lecture

Les études en psycho et en marketing sont catégoriques :nous prenons l’immense majorité de nos décisions sous l’effet d’une émotion.Mais l’efficacité dépend d’une chose : la crédibilité de la source.

Une émotion sincère touche.Une émotion fabriquée fatigue.Une émotion manipulatoire agace.Une émotion répétée mécaniquement anesthésie.

Le public ne rejette pas l’émotion.Il rejette l’intention dissimulée.


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En psychologie sociale, ça s’appelle la réactance :dès qu’on sent qu’on veut nous influencer sans notre consentement, on se braque.

Et quand :

  • les infos sont toutes “urgentes”,

  • les titres sont toujours “choc”,

  • les marques sont toutes “révolutionnaires”,

  • chaque annonce est “historique”,

… le cerveau comprend très vite qu’on tente de l’attraper par le col. Le public finit par lever un bouclier.Par se déconnecter.Par zapper.Par soupirer : “Encore ? Sérieusement ?”

L’effet boomerang devient la norme.


Les médias : l’émotion sous stéroïdes qui tourne en épuisement général

La machine médiatique carbure à la tension, à l’urgence, au drame permanent.Mais elle se mord la queue.

Les audiences décrochent :désabonnements, fatigue info, blocage des notifications, retour à la distance.Non pas par cynisme. Par preservation mentale.

Le public n’est pas insensible :il est submergé.Et pour survivre, il coupe.


Ce que ressentent vraiment les gens (même s’ils ne le disent pas)

Les études convergent :ce que vivent les gens aujourd’hui, c’est un mélange rare :

  • épuisement émotionnel (trop de stimuli),

  • désorientation (trop d’annonces contradictoires),

  • doute (trop de promesses marketing irréalistes),

  • besoin de répit (mais pas de naïveté),

  • besoin de vérité, même quand elle pique,

  • besoin d’une émotion agréable, mais pas mielleuse.

L’émotion n’a jamais été aussi nécessaire.Elle n’a juste jamais été aussi mal utilisée.


L’avenir : le positif vrai (et même, parfois, le faux assumé)

C’est ici que tout bascule.

Dans ce contexte saturé, deux nouveaux styles de communication commencent à émerger, et ils fonctionnent bien.

Le positif non édulcoré

Celui qui dit :“Oui, c’est compliqué.Mais voilà ce qui va, voilà ce qui avance, voilà ce qui est beau, et je ne te raconte pas d’histoires.”

Ce ton-là est révolutionnaire parce qu’il :

  • apaise sans mentir,

  • inspire sans exagérer,

  • reconnecte sans manipuler.

Il combine lucidité + espérance.C’est exactement ce que le public cherche sans le dire.

Le mensonge assumé

Oui, tu as bien lu.

Il existe une catégorie d’individus, créateurs, artistes, médias, storytellers, qui mentent… mais l’annoncent.“Je grossis le trait.”“Je raconte une version romancée.”“Je joue.”

Résultat :le public les adore.

Parce qu’il n’y a pas de piège.Pas d’agenda caché.Pas de manipulation.Juste un contrat clair : “On joue ensemble.”

Le mensonge avoué est plus honnête que la vérité maquillée.


Alors, quelle émotion va gagner ?

Celle qui respecte l’intelligence du public.Celle qui ne cache rien.Celle qui fait du bien sans infantiliser.Celle qui éclaircit le monde au lieu de l’embrouiller.Celle qui dit :“Je suis avec toi, pas au-dessus de toi.”

L’émotion qui va dominer les prochaines années n’est ni la peur, ni la colère, ni le sensationnel.C’est une émotion agréable, simple, lucide, parfois drôle, parfois douce, mais toujours claire.

Pas édulcorée.Pas manipulée.Pas surjouée.


Conclusion

On ne veut plus d’un monde où l’on nous secoue pour nous faire réagir.On veut un monde où l’on nous parle vrai, où l’on nous encourage, où l’on nous amuse parfois mais sans jamais nous prendre pour des pantins.

L’avenir n’est pas au storytelling “émotionnel”.Il est au storytelling juste :celui qui fait sentir quelque chose de bon…sans jamais cacher pourquoi il le fait.

 
 
 

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