L’employé toxique : ce Ninja du chaos qu’on oublie trop souvent.
- Ingrid Franssen
- il y a 6 jours
- 3 min de lecture
Quand on parle de toxique au travail, le réflexe est immédiat : « C’est mon manager, évidemment. Il est sourd, froid, et persuadé que je vois pas qu'il me manipule.».
Un seul employé peut suffire à foutre tout un service en PLS émotionnelle! Un salarié toxique, c’est comme une mèche lente dans une réserve de poudre. Il vaut mieux une équipe moins brillante (elle le deviendra) qu'un compétent toxique (qui n'est pas si compétent que ça, du coup).

Pourquoi on n’en parle pas (assez) ?
Parce que ça dérange.On aime la narration simple : "les petits contre les grands", "les opprimés contre les puissants".Mais souvent, le problème ne vient ni d’en haut, ni du système. Il est là, juste à côté, à la machine à café, en train de sourire faux pendant qu’il ruine la dynamique d’équipe.
Voici quelques exemples de micro-bombes à retardement comportementales :
Le “victimiste stratégique”
« Je ne peux pas avancer, on ne me donne jamais les bons outils.»Résultat : il délègue à tout le monde… sa responsabilité émotionnelle.Mécanisme : déresponsabilisation + manipulation affective.
Le “passif-agressif professionnel”
Il ne dit jamais non. Mais il fait tout de travers, ou rale d'avoir à le faire. Et il soupire… beaucoup.Résultat : les autres compensent pendant qu’il mine leur moral.Mécanisme : évitement + hostilité masquée.
Le “colporteur de tensions”
"Tu sais ce qu’elle a dit sur toi en réunion ?"Il adore "juste te prévenir".Résultat : tensions en chaîne et climat digne d’un huis clos.Mécanisme : besoin de contrôle social par le chaos.
Le “syndrome du petit chef”
“Moi, je ne veux pas du poste de manager, mais si j'étais à sa place…”Résultat : il sabote sans responsabilité directe.Mécanisme : ego + frustration de pouvoir.
Pourquoi ces comportements explosent en entreprise ?
Selon la psychologie sociale, l’entreprise est un théâtre d’enjeux de statut, de reconnaissance et de sécurité. Or, quand ces besoins sont frustrés, certains adoptent des stratégies de survie dysfonctionnelles.
“La toxicité est souvent une réponse désespérée à un manque de pouvoir perçu.” Susan David, psychologue, auteure de Emotional Agility
Ajoute à ça :
Des hiérarchies floues
Un management mou ou absent
Une culture où le “non-dit” est roi et tu obtiens un terreau parfait pour des mini-dictateurs de couloir.
Comment la hiérarchie peut (malgré elle) renforcer ça
Le management “pote” : ne veut froisser personne, laisse faire. Résultat : les toxiques s’éclatent.
Le management “productiviste” : ne regarde que les résultats chiffrés. Résultat : les toxiques performants sont protégés.
Le management “éteint” : évite les conflits, déguise l’inaction en "neutralité bienveillante". Résultat : le climat pourrit en silence.
Que faire face à un employé toxique ? (Spoiler : c’est pas que de la com')
✔ Identifier clairement le comportement
Pas le juger, l’objectiver : "tu critiques systématiquement en aparté", "tu évites les responsabilités", etc.
✔ Réagir rapidement
Plus on laisse faire, plus l’équipe s’épuise. Le courage managérial n’est pas une option.
✔ Isoler l'effet (pas la personne)
“Cette attitude provoque ça dans l’équipe.”Parle des conséquences concrètes, pas des intentions supposées.
✔ Mettre un cadre et suivre
Poser des limites comportementales claires, et suivre dans le temps. Sinon c’est un sketch.
✔ Former les managers… au courage
Parce que savoir donner du feedback à un collègue manipulateur demande plus de technique que d’instinct.
Et côté culture d’entreprise ?
Une entreprise qui veut limiter la toxicité doit :
Encourager les feedbacks horizontaux
Créer un cadre de sécurité psychologique
Valoriser les comportements sains, pas juste les résultats
Et oser se poser cette question : "À qui donne-t-on (inconsciemment) le pouvoir dans l’équipe ?"
Conclusion (cash mais juste)
Un manager toxique, ça fout le feu.Un salarié toxique, ça met le feu à la cave. Et personne ne comprend d’où vient la fumée. Alors si ton collègue sabote l’ambiance, l’élan, la confiance…Ce n’est pas juste “sa personnalité” : c’est un problème de posture. Et ça se traite.
Et toi, de quel coté es-tu ? Te reconnais-tu dans ces comprtements ?
Comments